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RISQUES EN CONTEXTE

Installations de stockage des résidus miniers : de la conception à la fermeture – cycle de vie de la responsabilité

ARTICLE PUBLIÉ PAR Manuela Battello 06 Août 2019

Les installations de stockage des résidus sont reconnues comme étant un des principaux facteurs de risque dans le secteur minier. On compte environ 3 500 installations de stockage des résidus en activité dans le monde entier. Ces structures peuvent être de taille importante et stocker des dizaines de millions de mètres cubes de résidus. Il s’agit également de structures très complexes aux paramètres variables (comme la conception, l’âge, l’entretien et les caractéristiques des résidus).

De nettes avancées ont été réalisées en ce qui a trait aux meilleures technologies disponibles et aux meilleures pratiques disponibles relatives à la gestion des déchets miniers et, plus particulièrement, à la conception, à la construction, à l’exploitation et à la fermeture des installations de stockage des résidus. Les associations minières, de concert avec les organismes de normalisation, ont élaboré, mis en œuvre et mis à jour des directives et des documents normatifs. Les sociétés minières font appel à des sociétés d’ingénierie spécialisées, recrutent des ingénieurs (en géotechnique, notamment), et élaborent des concepts, des procédures, des protocoles et des normes. Tout ceci en vue d’améliorer les pratiques de gestion et de réduire au minimum la probabilité et, dans une certaine mesure, l’impact d’une défaillance catastrophique des installations de stockage des résidus.

Pourtant, des défaillances catastrophiques surviennent encore.

Si nous avons rigoureusement appliqué toutes les meilleures pratiques et technologies disponibles et que nous disposons de systèmes de gestion solides, comment expliquer que des défaillances surviennent encore? Cette question a fait l’objet de la discussion entre experts, organisée par Marsh Canada le 28 mai 2019, sur les risques et les responsabilités associés aux installations de stockage des résidus au cours de leur cycle de vie.

Quatre experts ont grandement contribué à la discussion : Ross Cooper (Fraser Alexander Pty); Charles Dumaresq (Association minière du Canada); Larry Lowenstein (Osler); et Richard Stahl (Jensen Hughes), tous des experts chevronnés de leur domaine respectif. Ils ont fait part de leurs points de vue et de leurs expériences afin de mettre en lumière un facteur fondamental, mais souvent négligé, qui peut néanmoins accroître sensiblement l’exposition aux risques et, finalement, engager la responsabilité d’une entreprise minière et ses employés : le facteur humain.

Les questions posées aux experts touchaient un large éventail d’aspects liés aux projets miniers et à leurs installations de stockage des résidus, de la préfaisabilité et la faisabilité à la fermeture de la mine, en passant par l’évaluation et le financement des projets, les transactions de fusion et d’acquisition ainsi que la construction et l’exploitation des structures. Nous avons également discuté des suites d’un événement.

Forts de leur expérience, nos experts invités ont parlé d’éléments importants à prendre en considération en matière de planification, de conception et d’exploitation. Étant donné que les installations de stockage des résidus représentent un coût important sans retour sur investissement, on aura peut-être tendance à consacrer moins de ressources à l’analyse et aux expertises dans le cadre des évaluations économiques du projet? Ces évaluations prennent-elles suffisamment en compte les pires scénarios et leurs coûts potentiels (y compris les responsabilités)? Si l’on tenait pleinement compte de ceux-ci, comment les décisions d’investissement changeraient-elles? À quel moment, dans quelle mesure, à quelle fréquence et pendant combien de temps les parties prenantes devraient-elles être mobilisées? Comment inclure les parties prenantes dans la discussion sur les risques? Comment la direction de l’entreprise pourrait-elle mieux impliquer les consultants indépendants? Quelles questions les membres du conseil d’administration devraient-ils poser? Que pourrait-on faire de plus en matière d’évaluation des risques pour engendrer d’autres questions avant de prendre des décisions importantes? Qu’est-il approprié de divulguer concernant le risque pour le public? Comment la direction de l’entreprise devrait-elle étudier les études de faisabilité ou les rapports techniques pour aller au-delà des renseignements que pourrait contenir un résumé analytique?

Les principaux points soulevés ont mis en lumière la nécessité de prendre davantage en compte les risques liés aux comportements humains. Ces comportements peuvent découler de pressions économiques ou de pressions liées au calendrier; de la nécessité de se montrer le plus convaincant possible lors de la présentation d’un projet à des investisseurs potentiels; de normes ou de préjugés culturels qui influencent la manière dont les problèmes sont présentés à la direction ou aux organismes de réglementation; ou même de philosophies culturelles qui empêchent de communiquer des facteurs de risque aux échelons supérieurs. Les organismes de réglementation peuvent eux-mêmes contribuer aux risques, par inadvertance, s’ils manquent de ressources ou ne possèdent pas les connaissances nécessaires liées aux aspects névralgiques de la gestion des installations de stockage des résidus. Il existe également une tendance à trop se servir des rapports techniques indépendants ou des approbations reçues par les organismes de réglementation comme preuve que les principaux risques ont été cernés et qu’un solide plan de contrôle des risques peut être ou est en place pour y remédier.

L’être humain est imparfait. Il s’agit d’une affirmation banale, certainement, mais néanmoins vraie. Pourtant, l’évaluation des risques prend rarement en compte la dynamique humaine comme catalyseur dans l’introduction de risques importants.

Il est possible que, dans l’effort sincère pour proposer un projet acceptable sur les plans technique et économique, l’impact du facteur humain sur la viabilité technique et économique du projet puisse avoir été sous-estimé ou insuffisamment exploré. Une telle erreur pourrait s’avérer catastrophique.

Nous remercions chaleureusement nos experts réputés d’avoir partagé leurs points de vue avec autant de générosité et de passion, et de nous laisser de nombreuses pistes de réflexion.

Soyez des nôtres à Vancouver!

Êtes-vous un intervenant du secteur minier? Nous discuterons des installations de stockage des résidus du prochain forum minier de Marsh Canada à Vancouver. Veuillez vous joindre à nous le 24 septembre au Coast Coal Harbour Vancouver Hotel. S’inscrire maintenant.

Manuela Battello