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RISQUES EN CONTEXTE

Échouement de l’Ever Given : L’obstruction du canal de Suez illustre les risques particuliers à l’industrie maritime

Publié par Stephen Harris on 07 Avril 2021

L’échouement récent de l’Ever Given dans le canal de Suez et la remise à flot subséquente de ce méganavire ont mis en évidence la fragilité des chaînes d’approvisionnement mondiales. Cet événement a interrompu le trafic maritime mondial à un moment où les chaînes d’approvisionnement se remettent encore des arrêts liés à la pandémie de COVID-19.

12 % du commerce mondial transite par le canal de Suez

L’Ever Given, un navire construit en 2018 et enregistré au Panama, fait partie d’une nouvelle catégorie de porte-conteneurs de très grande taille. Son échouement le 23 mars 2021 et sa remise à flot réussie le 29 mars ont mis en évidence la fragilité des chaînes d’approvisionnement mondiales. En 2019, les navires porte-conteneurs de toutes tailles transportaient environ 4 billions de dollars américains de marchandises. À l’heure actuelle, les plus grands de ces navires mesurent 400 mètres (1 312 pieds) de long et 59 mètres (193 pieds) de large et peuvent transporter jusqu’à 24 000 conteneurs de 20 pieds (EVP) par voyage. La concentration du risque est claire.

Bien qu’une enquête officielle soit en cours après cet incident, il y a eu beaucoup de spéculations sur sa cause. Selon divers rapports médiatiques, l’Ever Given a été frappé par de fortes rafales qui l’ont fait dévier de sa trajectoire. Il s’est ensuite retrouvé coincé sur les berges du canal de Suez près de son extrémité sud. Selon diverses sources publiques, 12 % du commerce mondial transite par le canal, où se succèdent jour après jour des bâtiments transportant quotidiennement vers le nord et vers le sud près de 10 milliards de dollars américains de marchandises. L’Autorité du Canal de Suez a temporairement suspendu la navigation dans le canal jusqu’à la remise à flot du navire qui en bloquait le passage.

Trop tôt pour connaître les détails des réclamations potentielles

Nous ne connaissons pas encore l’ampleur des réclamations d’assurance qui pourraient découler de cet échouement et du blocage du canal qu’il a causé. Les retards dans la livraison des marchandises vers leur destination prévue, notamment en raison des détours empruntés par les navires, entraîneront des coûts supplémentaires, ce qui nous rappelle pourquoi il est important de tenir compte de telles possibilités lorsque l’on planifie les risques financiers.

Certains produits d’assurance peuvent, dans certaines circonstances, aider à atténuer les risques. L’assurance maritime est proposée par un certain nombre d’assureurs. Il est souvent possible, au moment du placement initial des risques, d’inclure dans une telle couverture un éventail plus large d’événements si l’exposition aux conséquences d’un blocage physique de la route peut affecter les affaires.

De plus, certaines entreprises peuvent être tenues responsables s’il leur est impossible de livrer leurs marchandises dans les délais stipulés dans leurs contrats. Des événements comme la mésaventure de l’Ever Given rappellent de façon éloquente aux entreprises qu’elles pourraient elles aussi être confrontées un jour à des problèmes d’inexécution imprévus et hors de leur contrôle.

En ce qui concerne les navires et leur cargaison, l’échouement de l’Ever Given soulève quelques considérations importantes, notamment :

  • les risques pour les navires eux-mêmes, par exemple les dommages potentiels à la coque;
  • la nature des marchandises (aliments périssables, bétail, médicaments, etc.) et la capacité à maintenir la température voulue et à assurer d’autres contrôles des conditions ambiantes;
  • les particularités de l’opération de sauvetage, par exemple, allègement du navire par le déchargement d’une partie de sa cargaison;
  • le montant moyen des réclamations potentielles;
  • la question fondamentale à résoudre, à savoir qu’est-ce qui a causé l’incident.

Il est possible que le plus grand risque de sinistre découle d’un blocage du canal. Les réclamations en raison de pertes purement économiques (par exemple, baisse de la valeur des marchandises causée uniquement par l’arrivée tardive du navire) sont particulièrement complexes sur le plan juridique et la question du forum approprié est alors cruciale. Par exemple, dans les situations comme celle-ci, un navire peut-il limiter sa responsabilité en vertu des lois applicables? Il est essentiel de répondre à de telles questions pour être en mesure d’évaluer la responsabilité des armateurs et des exploitants de navires.

Le canal de Suez est l’un des nombreux goulots d’étranglement dans l’économie mondiale

Comme l’incident dans le canal de Suez le démontre, tout blocage, quelle qu’en soit la cause, d’un goulot d’étranglement sur les routes maritimes internationales peut rapidement obliger les navires soit à jeter l’ancre pour attendre la réouverture du passage, soit à faire un détour. Un navire qui se rend en Europe et qui doit passer par l’Afrique du Sud parce que le canal de Suez est bloqué ajoute jusqu’à 10 jours à son parcours, ce qui accroît la durée de son itinéraire et ses coûts en carburant, sans compter que ce détour l’expose davantage à des risques connus de piraterie et aux dangers inhérents aux zones politiquement instables.

Les canaux maritimes, dont celui de Suez et de Panama, ainsi que les détroits d’Hormuz, de Bab-el-Mandeb et de Malacca, sont des goulots d’étranglement connus pour l’économie mondiale. Lorsque l’une ou l’autre de ces voies navigables est bloquée, en raison d’un accident ou d’un acte politique délibéré, l’industrie maritime, ainsi que l’économie dans son ensemble, peuvent être grave perturbées.

Depuis quelques années déjà, l’International Salvage Union (ISU) nous avertit que l’industrie du sauvetage n’est pas en mesure de gérer des accidents impliquant des bâtiments aussi gigantesques que l’Ever Given. Le déchargement et l’allègement de navires d’une telle taille afin d’en faciliter la remise à flot présentent des défis considérables.

La gestion de tels risques et leur atténuation grâce aux produits d’assurance exigent une attention particulière. Nous recommandons fortement à nos clients de tenir compte de ces risques et de s’adresser à leurs personnes-ressources chez Marsh s’ils ont des questions à ce sujet.

Si vous avez des questions sur l’échouement de l’Ever Given ou sur d’autres risques maritimes, veuillez communiquer avec votre conseiller Marsh.