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Syndrome d’apnées obstructives du sommeil - Conducteurs à risque

 


Selon des recherches médicales, le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est une importante cause d’accidents de la route, entraînant des milliers de décès et blessures annuellement.1,2 Ceci représente un risque de deux à sept fois plus élevé que chez les conducteurs ne souffrant pas du SAOS.3 Il peut arriver que certains conducteurs souffrant de SAOS s’endorment au volant ou soient moins alertes en raison d’un manque de sommeil. Bien souvent, le SAOS n’est pas diagnostiqué, et n’est donc pas traité. Le SAOS n’augmente pas seulement le risque d’avoir un accident de la route, il augmente également le risque de souffrir de problèmes de santé inquiétants comme l’hypertension artérielle, les crises cardiaques, les AVC et les troubles de l’humeur. 

Qu’est-ce que le SAOS?

Le SAOS est un état pathologique sérieux qui se caractérise par une perturbation ou des interruptions de la respiration imputables à une obstruction partielle ou à une fermeture des voies respiratoires supérieures en phase de sommeil. Cette pathologie provoque des dérèglements à répétition du sommeil pouvant aller jusqu’au réveil. Pendant le sommeil, les muscles à l’arrière de la gorge se relâchent, ce qui entraîne des arrêts et des reprises de la respiration. Il peut aussi arriver que le niveau d’oxygène baisse, ce qui se traduit par de forts ronflements. Selon la Mayo Clinic, le SAOS est « un trouble du sommeil potentiellement grave », car les personnes qui en souffrent arrêtent de respirer plusieurs fois durant leur sommeil, souvent pour plus d’une minute, et ce, à plusieurs centaines de fois en une seule nuit. Cela nuit donc considérablement à la qualité du sommeil, entraînant une somnolence importante au cours de la journée.

Prévalence du SAOS

On estime que près d’un conducteur sur trois souffre de SAOS, même si ce syndrome est parfois léger.4 Au vu du danger que cela représente en termes de sécurité publique, il a donc été suggéré que le dépistage obligatoire du SAOS soit instauré pour réduire le risque de collision impliquant des véhicules.

Il a été prouvé que la prévalence du SAOS était liée aux deux principaux facteurs que sont l’âge et l’obésité, celle-ci étant indiquée par l’indice de masse corporelle (IMC).5 Bien que l’âge et l’indice de masse corporelle soient les deux principaux facteurs, il a été prouvé que seul l’âge est lié tant au SAOS qu’aux accidents. L’âge moyen des sujets qui présentaient un certain degré du SAOS était de 48,7 ans contrairement à 45,5 ans pour les personnes chez lesquelles le SAOS n’avait pas été diagnostiqué.6 Bien que les conducteurs d’un certain âge soient plus à risque que les plus jeunes, il est à noter que ces derniers ont moins d’expérience de conduite professionnelle sur la route et ont donc un risque plus élevé d’être impliqués dans des accidents de véhicule motorisé.

Autre résultat significatif révélé par l’étude, la prévalence du SAOS dépend du nombre moyen d’heures de sommeil sur une période de plusieurs nuits consécutives passées. Chez les sujets qui dorment six heures ou moins par nuit, la prévalence du SAOS est plus importante.

Courants du SAOS

Les signes et symptômes du SAOS résultent de la perturbation du cycle normal du sommeil. Les éveils fréquents et l’incapacité à atteindre les phases de sommeil profond peuvent conduire à un sommeil non réparateur et se traduire par une somnolence importante au cours de la journée (pouvant entraîner des accidents de la route, par exemple), des changements de la personnalité, des pertes de mémoire, un dysfonctionnement érectile (impuissance) et la dépression. Il est rare qu’un patient se plaigne de réveils fréquents en raison d’une gêne respiratoire, mais les réveils surviennent. La somnolence excessive pendant la journée peut être légère ou sérieuse selon le degré d’obstruction. Dans certains cas, les patients qui reçoivent des soins pour leur SAOS ressentent tout de même une fatigue excessive pendant la journée.

Facteurs Prédisposants

Il arrive souvent qu’une autre personne remarque en premier les signes du SAOS. Le SAOS est très souvent détecté par la personne qui partage son lit ou par quelqu’un qui observe le patient au repos. Il n’est pas rare que des gens atteints de SAOS dorment très bien. Voici quelques-uns des facteurs prédisposants7 :

  • Obésité : le principal facteur de risque est la prise de poids excessive. Un IMC ≥ 30 est un indicateur de SAOS. L’accumulation de graisse le long des voies respiratoires supérieures entraîne leur rétrécissement et favorisent leur fermeture lors du relâchement musculaire.
  • Cou épais : un cou dont la circonférence est supérieure à 43 cm (17 po) est associé à un risque accru du SAOS. Cela s’explique par le fait qu’un cou épais peut avoir pour conséquence le rétrécissement des voies respiratoires et être signe de surpoids.
  • Hypertension artérielle : le SAOS est 50 % plus fréquent chez les personnes souffrant d’hypertension.
  • Voies respiratoires étroites : voies respiratoires étroites au niveau du nez, de la gorge ou de la bouche. L’étroitesse des voies respiratoires peut être due à leur taille et à leur forme, à des obstructions (p. ex., les végétations adénoïdes) ou à d’autres pathologies provoquant des obstructions.
  • Sexe : les hommes sont deux fois plus susceptibles de souffrir du SAOS que les femmes. Quatre pour cent des hommes d’âge moyen souffrent du SAOS. Les hormones masculines peuvent être la cause de changements structurels dans les voies respiratoires supérieures.
  • Âge : la diminution de la masse musculaire est une conséquence courante du vieillissement. Or, au niveau des voies respiratoires, la masse musculaire qui disparaît peut être remplacée par de la graisse, ce qui entraîne la compression et le rétrécissement des voies. Les gens de plus de 65 ans sont plus exposés au SAOS, tout particulièrement s’ils cumulent d’autres facteurs de risque.
  • Troubles cardiaques : les personnes souffrant de fibrillation auriculaire ou d’insuffisance cardiaque congestive présentent un risque plus élevé de 25 % de souffrir du SAOS.
  • Antécédents familiaux : lorsqu’il existe des antécédents du SAOS dans une famille, le risque augmente.
  • Consommation d’alcool, de sédatifs ou de tranquillisants : ces substances entraînent le relâchement des muscles de la gorge.
  • Tabagisme : les fumeurs ont trois fois plus de risque de souffrir du SAOS que les personnes qui n’ont jamais fumé. Le fait de fumer peut augmenter l’inflammation et la rétention de liquide dans les voies respiratoires supérieures. Le risque diminue normalement après l’arrêt de la cigarette.
  • Position assise prolongée : des études ont révélé que suite à de longues périodes en position assise pendant la journée, des fluides présents dans les jambes migrent lorsque la personne s’allonge la nuit. Ceci rétrécit les passages des voies respiratoires et augmente le risque du SAOS.

Gravité du SAOS et risque d’accident

La plupart des études s’appuient sur l’index apnées-hypopnées (AHI) pour mesurer le niveau de gravité du SAOS. Sept des 18 études qui ont porté cette relation ont montré un lien statistique clair entre la gravité de l’apnée du sommeil et le risque d’accident.8

Index apnées-hypopnées9

  • Un SAOS léger se caractérise par cinq épisodes apnéiques ou plus par heure et à un risque d’hypertension artérielle 42 % plus élevé.
  • Un SAOS modéré se caractérise par quinze épisodes apnéiques ou plus par heure et double les risques d’hypertension.
  • Un SAOS sévère se caractérise par trente épisodes apnéiques ou plus par heure et triple les risques d’hypertension.

Questionnaire de dépistage des facteurs prédisposants10

Utilisez-vous ou êtes-vous censé utiliser une assistance respiratoire (ventilation spontanée à pression positive ou ventilation en pression positive biphasique) pendant que vous dormez? Oui/Non

Au cours des cinq dernières années, la personne qui partage votre lit vous a-t-elle dit que vous ronfliez? Oui/Non

Est-ce que quelqu’un de votre famille biologique (et NON une personne mariée à quelqu’un de votre famille) souffre du SAOS ou utilise une assistance respiratoire pendant le sommeil? Oui/Non

Trouvez-vous que vous êtes plus somnolent dans la journée que les autres conducteurs de véhicules que vous connaissez? Oui/Non

L’échelle de somnolence d’Epworth

Situation/Risque de somnolence

  • Visionnement de la télévision
  • Période passée en position assise dans un lieu public (p. ex., salle de cinéma, salle de réunion, etc.)
  • Trajet en voiture d’une heure sans interruption comme passager
  • Position allongée de repos dans l’après-midi lorsque les circonstances le permettent
  • Période de repos en position assise après un dîner au cours duquel vous n’avez pas consommé d’alcool
  • En voiture, lors d’un arrêt de plusieurs minutes pour cause d’embouteillage

Risque de somnolence : 0 = aucun risque, 1 = risque faible, 2 = risque modéré, 3 = risque élevé
Notation : De 0 à 9 = normal, De 10 à 12 = seuil critique, De 13 à 24 = anormal

De nombreuses études s’appuyant sur l’échelle ESS ont démontré sa validité et sa fiabilité.11 Il s’agit d’une mesure subjective de la somnolence sur laquelle un 10 (ou plus) correspond à une propension à la somnolence. Un résultat d’ESS élevé indique également une haute probabilité du SAOS.

Il est important de noter que même si l’échelle ESS a pour avantage d’être facile et rapide à utiliser, elle est limitée par la subjectivité du patient qui peut se surnoter ou se noter à la baisse.

1 « Obesity Linked To Dangerous Sleep Apnea in Truck Drivers » (L’obésité liée au dangereux syndrome d’apnées obstructives du sommeil chez les camionneurs), Science Daily, www.sciencedaily.com (12 mars 2009).
2 Ellen, R. et collaborateurs, « Systematic Review of Motor Vehicle Crash Risk in Persons with Sleep Apnea » (Examen systématique du risque d’accident de véhicules motorisés chez les personnes souffrant du syndrome d’apnées obstructives du sommeil), Journal of Clinical Sleep Medicine (volume 2, numéro 2, 2006).
3 Hartenbaum, Natalie et collaborateurs, « Sleep Apnea and Commercial Vehicle Operators » (L’apnée du sommeil chez les conducteurs de véhicules commerciaux), déclaration du groupe de travail composé de membres de l’American College of Chest Physicians, de l’American College of Occupational and Environmental Medicine et de la National Sleep Foundation (Chest 2006; 130:902-905).
4 Levy, S., « Obstructive Sleep Apnea and the Commercial Driver: Understanding the Controversy and Applying Screening Criteria » (Syndrome d’apnées obstructives du sommeil chez les conducteurs de véhicules commerciaux : comprendre les débats et l’application des critères de dépistage) Western Occupational and Environmental Medical Association, webinaires de formation médicale continue (16 juin 2011).
5 Ibid., Levy (2011).
6 Alvarez, Albert, « Tech Brief: Sleep Apnea Crash Risk Study » (Exposé technique sur les risques d’accidents liés à l’apnée du sommeil) FMCSA, Ministère des Transports des États-Unis (septembre 2004).
7 « Sleep Apnea, Risk Factors » (Facteurs de risques de l’apnée du sommeil) Mayo Clinic, www.mayoclinic.com (consulté le 9 août 2011).
8 Op. cit., Ellen.
9 Op. cit., Levy.

10 Op. cit., Talmage.
11 Smythe, Carole, « The Epworth Sleepiness Scale (ESS) » (L’échelle de somnolence d’Epworth), The Hartford Institute for Geriatric Nursing (Université de New York, College of Nursing, numéro 6.2, 2007).